Cameroun, Sérail : Au cœur des réseaux Biya
Sophie Coignard et Marie-Thérèse Guichard, dans leur ouvrage à succès Les bonnes Fréquentations, lèvent un pan de voile sur l’histoire secrète des réseaux d’influence. Les deux journalistes françaises offrent aux lecteurs, une extraordinaire visite guidée des réseaux agissant dans la France d'aujourd'hui, des cercles proches du pouvoir, des milieux où se prennent les grandes décisions qui engagent l’Etat. Une visite où l'on croisera des noms célèbres, où sont révélées les coulisses de quelques carrières des plus brillantes.
Un véritable who's who de l'influence et du pouvoir. Extrait : ‘’Ils sont économistes, ecclésiastiques, politiciens, journalistes ou grands patrons. Mais ils sont aussi corréziens ou corses. Ou de la même promotion à l'ENA. Ou anciens de Mai 68. Ou passionnés de chasse. Cela les réunit, par-delà les clivages d'opinions, en marge de leur cercle social habituel. Cela peut être utile. Cela s'appelle : un réseau. Un réseau, c'est moins qu'une société secrète, mais davantage qu'un groupe d'amis. Ce sont des gens que l'ambition, ou l'entraide, ou l'intérêt, ou le besoin d'information - parfois même le désir sincère d'être utile. pousse à se côtoyer. Et il arrive que les plus hautes décisions intéressant l'Etat ou l'économie soient prises au cours de ces rencontres a priori simplement amicales.’’
Au Cameroun, personne ne peut vraiment se targuer d’avoir la totale confiance du chef de l’Etat, ou d’une certaine proximité avec le boss. Tout de même, Paul Biya conserve un cercle restreint, un carré de fidèles à qui il peut se confier, ou, qu’il peut consulter lorsque les circonstances l’exigent. Certains s’amusent souvent à avancer des noms. Mais, comme le dit si bien Michel Roger Emvana dans son ouvrage Paul Biya : les secrets du pouvoir,’’l’homme du 6 novembre 1982 a développé le culte du secret. Pourtant, lorsqu’on voit comment s’activent autour de lui les René Owona, Justin Ndioro (tous deux hélas, de regrettée mémoire), René Sadi, Foumane Akame, Laurent Esso, etc., le président du Cameroun, en homme politique secret et mystérieux, a d’autres cercles. Dans ceux-ci, il construit, développe, gère et digère son pouvoir à la tête de l’Etat’’. Jean François Channon indiquait dans un article publié par le quotidien Le Messager en 2007, ‘’un ministre de la République, apparemment influent dans le sérail politique, nous faisait, dans une gestuelle parlante et captivante, la confidence suivante il y a quelques années : Le chef de l’Etat est là, au-dessus de tous.
Les autres sont là en bas, très loin à ses pieds. Tous ceux qui là-bas, au niveau de ses pieds, travaillent pour le Président, et le triomphe absolu de sa politique.” Une telle logique revient à dire que le secrétariat général, le cabinet civil et autres services vitaux de la présidence de la République travaillent pour le président. Et lui, de haut, les regardent faire en sachant que, chacun à son niveau, sait que toute décision finale ne sera que sa volonté. Invisible et omniprésent, il demeure la tour de contrôle et le référent suprême d’une vie politique réglée sur son pouls de marathonien du pouvoir. Et, à l’observation, il n’existe pas de liens étroits entre Paul Biya et ses ministres. Ils ne connaîtrait même pas certains d’entre eux. Lors de la visite du pape Benoit XVI au Cameroun, Paul Biya a eu beaucoup de mal à présenter au souverain pontife, le ministre des affaires sociales, Cathérine Bakang Mbock. Il y a également quelques années, après un conseil ministériel, le président de la République avait appelé le ministre de la Jeunesse et Sport de l’époque, Théodore Lando, ‘’Jeune Homme’’, le
confondant à un élément de sa garde rapprochée. Alors, question. Comment sont-ils arrivés sur les cimes de l’administration camerounaise ?
Au lendemain de sa prise de pouvoir le 06 novembre 1982, l’homme de Mvomeka’a fait confiance dans un premier temps, aux hommes d’Ahidjo. Ensuite, il injecte progressivement sur l’arène politique, ses anciens camarades des séminaires d’Edéa et d’Akono, du Lycée général Leclerc, et surtout, les jeunes qui étaient à son cabinet lorsqu’il était Premier ministre (Jean Nkuete, Akame Mfoumou, René Owona …). Et, comme il fallait s’y attendre, des cercles d’influences se sont formés autour du président de la République. L’ascension dans la haute sphère étatique se fait désormais par cooptation. Dorénavant, il faut rentrer dans les bonnes grâces de certains parrains à qui Paul Biya fait appel de temps en temps. Car, il faut le reconnaître, le mari de Chantal Vigouroux ne consulte pas tout le monde tout le temps. Et pour mieux contrôler ces réseaux, il crée parfois de petites rivalités. En somme, s’il nomme A aujourd’hui à tel poste, il le remplace certainement demain par B, appartenant au même réseau. Au grand bonheur du parrain qui verra sa cour se remplir de nombreux courtisans.
Qui sont donc ses parrains ? Paul Biya les recrute essentiellement sur le champ politique, dans le monde des affaires, mais aussi dans la société civile. Sur le plan politique, il y a une génération des longs crayons arrivée aux affaires dans le sillage de Biya, à la fois nationaliste et élitiste, mais vieillissante et en voie de paralysie. Ils sont, obsédés aussi, à quelques exceptions près, par le culte de la discrétion, du mimétisme et du conformisme. On retrouve parmi eux, beaucoup d’anciens ministres. Il y aussi les chefs d’entreprise, leaders incontestés du secteur privé, ces patrons qui font vivre l’économie du pays. Capitaines d’industrie, ils témoignent d’une vitalité et d’un dynamisme indéniables. De quoi pallier l’immobilisme qui caractérise la sphère politique. Dans la société civile, le chef de l’Etat fait énormément confiance aux Chef traditionnels et les patriarches. Confortablement installés, ces rassembleurs d’hommes symbolisent la richesse de la société camerounaise. Apportant, pour certains, la contradiction et n’hésitant pas à dénoncer certaines dérives, ils sont des leaders d’opinion. Enfin, on ne saurait oublier ces cercles spirituels et/ou intellectuels. A l’intérieur ou à l’extérieur du pays, ces groupes s’organisent dans un travail acharné, afin que le pilote qu’est Paul Biya maintienne le cap. Quelle que soit la zone de turbulence qu’il traverse. Nous vous proposons en revue, forcément subjective, ceux qui comptent pour Paul Biya . I°) LA FAMILLE PRESIDENTIELLE
Dans une interview accordé à l’hebdomadaire Germinal, le politologue Eric Mathias Owona Nguini indiquait : ‘’Dans les Républiques africaines post-coloniales construites institutionnellement et politiquement autour de la prédominance impériale et pontificale du président de la République, la famille nucléaire de la personnalité qui incarne ce personnage officiel peut constituer un grand espace pratique et informel du pouvoir’’. Au Cameroun, la réserve et la discrétion des sœurs et frères utérins de Paul Biya contrastent étrangement avec les attitudes un peu bruyantes de certains de ses neveux, ou encore, de l’énergie débordante de son épouse qu’ont dit un peu trop proche de l’exercice du pouvoir.
1°) Chantal Biya ne quitte pas un seul moment son président de mari. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Elle joue désormais un rôle déterminant auprès du “Grand
Manitou”. Un véritable pouvoir formel et informel s’est structuré autour d’elle. La Première dame est devenue à elle toute seule une véritable institution, créant une sorte de bicéphalisme à la présidence. L’étoile de Dimako tisse désormais sa toile. L’ancien ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, avait visiblement choisi de consolider son pouvoir en “aliénant” une partie des fonds disponibles en faveur de la lutte contre le Sida et le paludisme, au profit des initiatives de Chantal Biya. Ce qui lui a valu l’estime de la première Dame, réputée pour sa gratitude. …
Dans ce dispositif, Jean Stéphane Biatcha, conseiller technique au cabinet civil de la Présidence de la République depuis décembre 2002, secrétaire exécutif de l’association Synergies africaines et secrétaire général adjoint de la Fondation Chantal Biya s’affirme comme une pièce centrale. Il est devenu au fil du temps, un véritable spécialiste du “fundraising” pour les activités de bienfaisance de la Première dame. Il a réussi à fidéliser un certain nombre de bienfaiteurs pour le financement de ces activités. Des bienfaiteurs qui attendent en retour, au - delà des honneurs, diverses facilités du régime. André Giacomoni du Pmuc, Zaccheus Mungwe Forndjidam du chantier Naval de Douala, l’exploitant forestier Nassar Bouhadir, Julienne Fotso, adjointe au maire de la commune urbaine de Yaoundé 1er ou encore Claude Juimo Monthe, font partie de ceux-là qui ont brillé par leur générosité intéressée. Chantal Biya qui ne sait pas cacher ses coups de colère a réussi à s’imposer. Ses humeurs s’apprécient selon la personnalité qui les subit. Martin Belinga Eboutou, alors directeur du Cabinet civil, a été éloigné du Palais en décembre 1997 à la suite de la défiance portée sur lui par la Première Dame. Le commandant Holong Etienne que les éléments de la direction de la sécurité présidentielle ont surnommé “Cameroun”, en témoignage de son sang froid face aux colères de la Première Dame, avait été affecté à l’Extrême-Nord. Même les frères utérins du chef de l’Etat, grincheux au départ, ont fini par s’aligner derrière l’étoile de Dimako. Bilé Bidjang Martin en sait quelque chose. Seulement, il se raconte dans les couloirs du palais de l’Unité que Paul Biya s’émancipe doucement de sa femme, d’où les retours Holong et de Belinga Eboutou à la présidence.
2°) Mama Rosette, de son vrai nom Rosette Mboutchouang, mère de Chantal Biya, est au centre d’une cour assidue.
Fortement sollicité, elle bénéficie des attentions les plus insoupçonnées de la part de ceux qui veulent accéder au chef de l’Etat en empruntant la voie de son épouse. “Mama Rosette”, la belle mère du chef de l’Etat a vu se constituer autour d’elle, un véritable foyer de trafic d’influence. C’est un canal, paraît-il, efficace pour toucher la Première Dame qui peut directement résoudre certains problèmes en appelant tel membre du gouvernement ou tel directeur général. Elle n’hésite pas elle-même, de le faire quand la conjoncture l’impose. Yves Mbelé et Emmanuel Gérard Ondo Ndong en ont fait leur édile.
3°) Meba Pierre, frère cadet du chef de l’Etat, est également cité parmi les membres de la famille présidentielle à qui Paul Biya prête une oreille attentive.
Dans certains milieux, on le présente comme le directeur de cabinet civil officieux. Le président de la République apprécie beaucoup la compagnie du dernier des enfants de
Mvondo Assam. Ils s’entretiennent parfois pendant de longues heures, et ce dans la chambre du chef de l’exécutif. Seulement, à Mvomeka’a, on le trouve très amorphe et laxiste. Il est tout à fait inutile de lui soumettre un problème. On le compare à Frank Emmanuel Olivier Biya, fils aîné du chef de l’Etat. Ces deux personnages sont présentés comme des gens qui se laissent mener par le bout du nez par leur conjointe. La politique, les honneurs, la grandeur et le trafic d’influence ne les intéressent pas. Pourtant, à coté, Evrard Meba, Bonaventure Mvondo Assam, Martin Bilé Bidjang, Mengue me Mvondo Marie et Evou Mekou, aimeraient bien être à leur place. II°) LE GRAND CENTRE
Les ressortissants des régions du Centre, du Sud, et de l’Est sont présentés comme la seconde famille de Paul Biya. Ils jouent un rôle important autour du pouvoir central. A titre d’exemple le ministère des Finances est gérer par les ressortissant des régions du Centre et du Sud depuis près de 20 ans, les fils de l’Est sont à la tête du ministère de la Fonction publique, le Sud lui tout seul a eu 05 secrétaire généraux à la présidence, 5 ministre de la défense… Certains patriarches de cette région sont considérés comme les véritables parrains du régime Biya. Ferdinad Leopold Oyono. En 1997, après la visite du chef de l’Etat à Kribi, Philémon Ntyam Ntyam, président fondateur de la Presby se brouille avec Martin Belinga Eboutou.
Le jeune étudiant est soupçonné d’avoir fait parvenir à la presse, des informations selon lesquelles, le directeur du cabinet et non moins directeur de protocole du président de la République aurait détourné une enveloppe de 75 millions de Fcfa, envoyée par Paul Biya au mouvement jeune qui porte son nom. Ntyam Ntyam est expulsé du camp sic Messa où il était logé, il est persécuté. Le jeunot veut faire la lumière dans l’affaire. Il appelle le général Angouand (directeur du Cener à l’époque) au secours, pour une enquête approfondie. Quelques jours après, l’officier supérieur de l’armée lui aurait indiqué que l’affaire était un peu plus grave, c’est un combat d’alter ego nécessitant l’intervention de quelqu’un de plus influent que Martin Belinga Eboutou. Philémon Ntyam Ntyam est désarçonné et comprend que seul le chef d’Etat est son ultime recours. Il écrit à Paul Biya. Mais comment lui faire parvenir la lettre à main propre sans que le Dcc ne soit au courant. Un patriarche du Sud lui indique que : ‘’il n’existe que trois facteurs pour cette tâches, à savoir, Leopold Ferdinand Oyono, René Owona et Cherel Albert Mva’’. Le président de la Presby se rend à Mvomeka’a où il réussit à mettre la main sur les deux premiers cités, originaires de la Mvila comme lui. Le lendemain, il sera reçut par le président de la République. Ce trio formait le dernier cercle des intimes. Et, depuis les décès de René Owona et Cherel Atbert Mva, le vieux nègre est resté le seul compagnon du chef de l’Etat dans son Sud natal. C’est plus l'ami que le collaborateur administratif qui émet des avis décisifs sur les sujets sensibles de la politique de la nation. Il est l'un des rares à pouvoir " placer " auprès de son ami Paul Biya, qui à un poste de ministre, qui à un autre poste dans la haute administration. De la génération des Biyaïstes originaires du Sud arrivés au gouvernement courant les années 80, il est le seul qui reste dans les bonne grâce du président de la République.
Bien plus, son disciple Jacques Fame Ndongo est devenu le ministre Beti le plus ancien au grade le plus élevé. On lui impute la déchéance de certains de ses congénères, au profit de
l’éclosion de certains membres du G11. Affaibli par le poids de l’âge et la maladie, il reste très proche des cercles du pouvoir. René Emmanuel Sadi, la carte secrète ?
Sur la liste des potentiels dauphins de Paul Biya, le nom de René Sadi est souligné à grands traits depuis le 4 avril 2007, date ou il a été nommé secrétaire général du comité central du Rdpc cumulativement avec ses fonctions de secrétaire général adjoint à la présidence de la République et conseiller du chef de l’Etat dans le domaine de la diplomatie. Né en 1948 à Maroua dans l’Extrême Nord du Cameroun, René Emmanuel Sadi a passé un bout de son enfance à Meiganga (département du Mbéré, province de l’Adamaoua) avant de faire ses classes au collège de Mazenod de Ngaoundéré. D’ethnie Babouté (ethnie que l’on retrouve à la fois dans le Centre- Mbam et Kim, Haute Sanaga- et l’Adamaoua), René Sadi est, de l’avis de nombre d’observateurs, un trait d’union entre le sud et le nord-Cameroun. Il présente en outre l’atout de connaître la plupart des apparatchiks de la région et d’avoir été l’un des plus proches et fidèles collaborateurs de l’ex-chef de l’Etat Ahmadou Ahidjo. " Loyal vis-à-vis de l’ancien homme fort du pays, il l’est également vis-à-vis de son mentor Paul Biya ", affirme un militant du Rdpc. C’est donc dire que les nostalgiques de l’ancien régime de la région pourraient trouver en ce diplomate un pion idéal. Martin Belinga Eboutou. Parti du cabinet civil de la présidence de la République en 1997, pour incompatibilité d’humeur avec la première dame, il fait un retour en force et occupe à nouveau ce poste depuis le 30 juin 2009. La crise de confiance autour du chef de l’Etat l’aurait-il poussé à se retourner vers ses vieux amis d’antan. Avec les fuites d’informations récurrentes à la présidence, l’affaire de la mallettes de souveraineté volée à Genève, l’on comprend pour quoi le grand manitou a du mal à remplacer Benae Mpecke, et, rappelle le longiligne de Zoetelé à la maison. En effet, Martin Belinga Eboutou est un ami de la première heure. C’est l’un des tous premiers confidents de Paul Biya en tant que président. Son avis sur certains dossiers importants compte énormément. Pierre Semengueet Benoît Asso’o Emane. En Afrique, l’armée est un rempart solide pour le pouvoir exécutif. Chaque chef d’Etat possède ‘’ses hommes’’ dans l’armée. Au Cameroun, les généraux Pierre Semengue et Benoît Asso’o Emane sont présentés comme les hommes de Paul Biya. En plus du général Germanos, ils les conseillers du chef de l’Etat sur les questions militaires. Ils ont avis qui compte. La survie d’un ministre délégué à la présidence chargé de la défense dépend de ses relations avec ces deux stratèges. Rémy Ze Meka en sait quelque chose. Dans l’affaire du vrai-faux coup d’Etat qui a alimenté les feuilles de choux en 2007, l’enfant terrible de Fibot s’est ligué contre les deux généraux pourtant présentés contre les pionniers de la contre offensive du 4 avril 1984. René Ze Nguélé. Originaire de la région de l’Est, c’est l’homme qui parraine Jean-Marie Atangana Mebara dans les années 80. Il était alors ministre de l'Education nationale. Il aurait également parrainé Bejamin Amama Amama, Emmanuel Bondé, Anna Marthe Mvoto, et bien d’autres fils de l’Est. Porte-parole du groupe des associations des chefs traditionnels du Cameroun, il conserve toute son aura auprès de Paul Biya. Il Dans certains milieux, il se raconte qu’il a joué un rôle déterminant dans la mise en place d’Elecam. Ses détracteurs
soutiennent que certains groupes de pression du Grand Nord sont en négociation avec lui pour qu’il soit candidat en 2011, malgré la vieillesse. Un peu comme dans l’affaire Akame Mfoumou en 2004. Henri Omgba Damas. Dans certains, il se raconte que, si vous voulez devenir ministre, député ou président de section dans le Mfoundi, vous devez fréquenter Omgba Damas. Augustin Thierry Edjoa, Philippe Mbarga Mboa, Laurent Serge Etoundi Ngoa, Simon Pierre Ongola, Mama Fouda Omgba et biens d’autres ne peuvent pas le démentir. Conseiller de l'ombre de Paul Biya, l’homme a une très grande influence dans la ville siège des institutions. Pourtant, il est difficile pour de nombreux Camerounais de coller un visage à cet illustre nom. Très peu d’informations circulent à son sujet. La seule évocation de son nom attise les débats. Et, une question reste en suspens : qu’est-ce qui lie Paul Biya à cet homme qu’on dit marchand d’armes ? Les réseaux francs-maçons ou rosicruciens ? Les réseaux obscurs de la Françafrique ? A côté de ces illustres personnages, le chef de l’Etat dispose d’un réseau parallèle de conseillers. Dans ce groupe, il y en a qui ont haut occupé de haut poste dans l’administration mais aussi, des hommes sans grandes importance sur le plan national, mais d’une valeur inestimable dan leur contrée. Dans le Dja et Lobo, le défunt Engamba Nsili, les patriarches Nna Ze Bayard et Ayolo, les prêtres Raphaël Ze et Owono Mimboe sont des hommes à craindre. Il y a le vieux Angounou dans la Mvilla et Papa Radar à Kribi. Dans la région du Centre, on cite, Koungou Edima Ferdinand, Bell Luc René, Victor Tonye Mbog, Clément Obouh Fegue, le chef supérieur des Mvog Tsoung Mballa et bien d’autres. A l’Est, Joseph Charles Doumba, Félix Sabal Lecco et Philippe Tsitsol font office de barrons. III°) GRASFIELD-BAMILEKE Fotso Victor. Deux faits anodins, mais ô combien significatifs, se sont déroulés à Badjoun lors de la présidentielle de 2004. Le 6 novembre 2004, élaboration du 22ème anniversaire de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême avait été l’occasion de faire le bilan de l’élection du 11 octobre, Victor Fotso tient un discours assez curieux devant les chargés de mission du Rdpc. Il indiquait à l’assistance : “Il y a des gens ici comme Madeleine Tchuenté avec qui on lutte depuis, même quand le multipartisme est arrivé et que tout le monde avait fui, elle est restée“.
Quelques jours après ce meeting, des tractations de tout genre eurent lieu dans le Koung-Khi. Dans une guerre de leadership qui ne dit pas son nom, André Sohaing souhaitant plus de considération dans le département, il faut établir une liste de six noms à proposer au chef de l’Etat pour le remplacement de Maurice Tchuente. Fotso Victor a le dernier mot, Yves Michel Fotso arrive en tête de la short-list, Madeleine Tchuente est classé en sixième et dernière position. Curieusement, elle est choisie. Quel rôle aura le milliardaire de Badjoun. Mystère et boule de gomme. Tout de même, l’opinion nationale est unanime là-dessus, Fotso Victor est l’homme de Paul Biya à l’ouest. Le président de la République en a fait son allié le plus sûr. Les deux hommes entretiennent des relations franches d’amitié. Seulement, le déclanchement de l’affaire Albatros les éloigne doucement. Le maire de Badjoun aurait souhaité voir le chef de l’Etat plusieurs fois pour plaider en faveur de fils. Tentatives soldées par
des échecs. La lune de miel arrive-t-elle à sa fin ?
Simon Achidi Achu. Vendredi 26 juin 2009, le président de la République reçoit Chief Inoni Ephraïm en audience pendant plus de 3 heures d’horloge.
L’entretien entre les deux hommes, de 11h15 à 14h30, selon nos sources, porte sur le bilan du chef de Bankinguilli à la tête du gouvernement. En guise d’au revoir, Paul Biya, aurait remercié l’ancien instituteur devenu inspecteur de trésor, pour les bons et loyaux services rendus à la nation depuis le 08 décembre 2004. Samedi 27 juin, le président de la République reçoit Simon Achidu Achu pendant toute la journée ou presque. Les deux hommes mettent la dernière touche sur le nouveau gouvernement. Surtout, après le décès de Christopher Nsahlaï et le départ de Dorothy Njeuma à Elecam, la short-list des potentiels Premiers ministres porte 3 noms, 3 affidés du fermier de Santa, à savoir, Philemon Yang, Mengot Victor Arrey Nkongho et John Ebonguele. Toutes choses qui démontrent à suffisance que Simon Achidi Achu est une voix que Paul Biya écoute attentivement. Arrivé à l’immeuble étoile au plus fort des années de braises, le 25 novembre 1992, il est appelé en renfort par l’homme du 06 novembre pour jouer les sapeurs pompier. Après les élections présidentielle et législatives, jugées truquées par une frange partie de l’opinion publique, il doit partages des enveloppe bourrés de Cfa aux esprits revendicateur. Il reçoit les chefs traditionnels en longueurs de journées, ils affichent tous un large sourire aux lèvres à la sortie de la primature. ‘’La vache qui rit’’ remplit sa mission avec maestria, et, devient l’homme de confiance de Popaul dans la zone anglophone. Atanga Nji, Chemuta Banda Divine et plusieurs autres hautes personnalités lui doivent leur ascension.
Ibrahim Mbombo Njoya. C’est le faiseur d’homme dans le Noun. Illustration.
Un mois avant l’arrestation de Mounchipou Seydou, le sultan des Bamoun se rend France. Il coupe toute communication avec le Cameroun et devient injoignable. Il aurait été averti par le chef de l’Etat en personne que son filleul, les ministres des postes et télécommunications de l’époque, allait passer à la trappe. Il lui est demandé de proposer quelqu’un d’autre pour remplacer le futur bagnard. Le sultan a la mort dans l’âme et se retire de la scène pour mieux gérer la secousse. De là il n’est plus besoin de démontrer que la majorité des ressortissants du Noun qui se retrouve aujourd’hui dans la haute administration le doivent à un homme : leur chef supérieur.
Françoise Foning. Originaire de la Menoua dans la région de l’Ouest, c’est à Douala qu’elle mène son combat politique. Des mauvaises langues soutiennent mordicus qu’elle milite dans le parti au pouvoir par crainte de représailles. Elle serait redevable de plusieurs milliards de Fcfa et redoute un potentiel redressement fiscalo-douanier. Toutefois, c’est la mascotte du Rdpc. Dalida, comme l’appelle affectueusement certains de ses proches, en étroite collaboration avec Jean Fochivé, avait monté une astuce pour combattre les villes mortes à Douala, en achetant plus d’un millier de taxi à Douala, conduit par les agent du Cener. Certes, elle n’a aucune influence sur le chef de l’Etat mais, le couple présidentielle l’affectionne particulièrement. Niat Njifendji. Son histoire est assez compliquée. Arrêté et jeter en prison après le coup d’Etat manqué du 06 avril 1984, il est présenté comme l’un des financier des putschistes. Compagnon de cellule de Issa Tchiroma Bakary, il aurait menacé de se suicider à plusieurs reprises. Curieusement, il est fait ministre du plan et aménagement du territoire le 07 décembre 1992, avant d’être vice premier ministre en avril 1992. Depuis sa sortie du gouvernement, il est devenu le pylône du département du Ndé. Beaucoup de ministres, de députés et hauts cadres lui doivent leur ascension. Même si, il se raconte que Tchatat est aux affaires parce que son épouse est de Mvomka’a.
A coté de ces barrons, l’on cite les hommes d’affaires Joseph Kadji Deffosso et André Sohaing. Seulement, il s’agit des coalitions de façade. L’on se souvient très de leur passage tonitruant dans les rangs du Sdf et surtout, pourquoi ils sont revenus dans les rangs de la mouvance présidentielle. C’était suite à un redressement fiscal. Il y a également Jean Nkuete, compagnon de Paul Biya depuis la primature. Mais, l’homme est radon et ne roule que pour lui-même. Joseph Fofe, l’ancien camarade, ne pèse pas beaucoup.
IV°) LE GRAND NORD
En février 2008, une partie du pays s’embrase. Le septentrion reste de marbre. Pour beaucoup, il s’est agit là d’un attachement indéfectible à l’homme du 6 novembre dans l’esprit du pacte Nord-Sud. La classe politique et traditionnelle des régions septentrionales ne veut pas se brouiller avec Paul Biya. Dans le débat politique au Cameroun, l’axe nord-sud est une donnée incontournable. C’est dans cette optique que, chaque fois qu’on parle de "succession", les regards se portent davantage vers la partie septentrionale du pays. Important vivier électoral, Paul Biya gère les problèmes de cette région avec beaucoup de souplesse. Il fait confiance à certaines personnalités de cette partie du territoire depuis des lustres. La classe politique se renouvelle difficilement ici. Qui sont donc ces caciques ?
Les Lamidos. Les chefs traditionnels sont les premiers alliés politiques du président Biya dans le grand Nord. Dépositaire du pouvoir traditionnel et religieux, il représente une force parfois en dessus de l’Etat pour leurs sujets. Le lamido n’est pas qu’une figure politique. Témoignage largement répandu: il a droit de vie et de mort sur ses sujets. Et de ce point de vue, il vaut mieux ne pas résister à ses desideratas. On distingue essentiellement cinq grands lamibé dans le Grand-Nord: Ngaoundéré, Garoua, Maroua, Bachéo et Rey Bouba. Le plus illustre et proche de Paul Biya est le dernier cité. En 1997, Paul Biya, président sortant et candidat à sa propre succession, est en tournée. Au cours de l’étape de Garoua, il se rend en hélicoptère à Rey-Bouba pour y rencontrer «Baba». Ahmadou Abdouaye, le lamido décédé il y a très peu de temps, traînait la réputation d’entretenir des relations privilégiées avec le président de la République.
Au milieu des rumeurs dont celle sur une ligne rouge qui existerait entre le palais d’Etoudi et le palais royal de Rey-Bouba, il reste une certitude : Ahmadou Abdoulaye, ancien instituteur, est un farouche défenseur de Paul Biya. Après les élections de 1992, il a pris l’habitude de mettre les urnes devant lui pendant les opérations de vote, pour assurer la victoire de son ami. Son fils, Aboubakary Abdoulaye, administrateur civil et ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture, assure désormais la continuité de cette amitié solide. Issa Hayatou, Sadou
Hayatou, Yao Aïssatou, Garga Alim Hayatou et Ahmadou Hayatou sont tous des enfants d’une même fratrie. C’est la descendance du lamido Hayatou de Garoua.
L’ascension de cette famille démontre à suffisance la confiance que le président Paul Biya avait pour leur papa. Même si, dans certains cercles, il se raconte Paul Biya utiliserait la chefferie pour asseoir son pouvoir dans une région qui a du mal à se défaire de l’image de l’ancien chef d’Etat, Ahmadou Ahidjo. Toutefois, les Hayatou sont l’une des pierres angulaires du système Biya. Les lamidos de Maroua et de Ngaoundéré font également partie de ces chefs traditionnels qui comptent pour Paul Biya. La classe politique. Paul Biya reste fidèle à une certaine classe politique dans le grand nord. Qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité présidentielle, Paul Biya compose toujours avec les mêmes. Bello Bouba, Amadou Ali, Cavaye Yéguié Djibril, Hamdou Moustapha, Ayang Luc, Issa Tchiroma, Sali Dahirou, Hamdjoda Hadji, Abba Kabir Kamsouloum… les mêmes noms reviennent tout le temps. A fortiori, Paul Biya aurait placé toutes sa confiance en ces hommes qui, en retour, lui assurent des victoires d’années en années. Il faut reconnaître que Paul Biya n’a beaucoup d’autres choix. Ce groupe sait faire bloc lorsque besoin s’impose. Même s’il existe de petites divergences entre eux, face au reste du Cameroun, ils restent solidaires. Surtout, ces barrons s’activent dans l’antichambre du pouvoir que Paul Biya leur passent la main au soir de sa vie. Et, la configuration politique actuelle est en leur faveur. Cavaye est le successeur constitutionnelle, Marafa le Minatd garde un œil sur l’organisation des élections, Amadou Ali, en tant que Minjustice proclame les résultats, Issa Tchiroma et Amadou Vamoulké assure la couverture médiatique. Abdoulaye Maïkano. C’est un cas particulier dans le grand Nord. C’est l’un des rares ‘’hommes d’Ahidjo’’ originaire du Nord qui est resté très proche de Paul Biya. Docteur vétérinaire le nouvel ambassadeur itinérant a été délégué du gouvernement de Maroua pendant longtemps. Né en 1932 à Gaschiga, il se raconte à Garoua que le patriarche est d’un cœur pur, parce qu’il n’a pas d’enfant. V°) LES SAWAS Le Ngondo. Fin 1983, Paul Biya, nouveau président de la République, est à Douala pour l’inauguration des nouvelles acquisitions de la Sic, l’imposante cité de Bonamoussadi Makepe. La vérité est toute autre. A quelques encablures de là, le peuple sawa, malgré certaines divergences de point de vue, réserve au nouveau chef de d’Etat, une cérémonie traditionnelle et mystique. Elle a lieu dans le canton Akwa Nord, au lieu dit Banya. Ce lieu sacré a été choisi parmi tant d’autres, pour remettre à Paul Biya des attributs mystiques. Paul Biya est introduit dans une cabane secrète appelée ‘’Dibala’’, où on intronise ou place la dépouille d’un chef. L’accès à celle-ci n’est pas public. Construite en paille, la case ne doit jamais être détruite, mais doit tomber d’elle-même. Les esprits sont invoqués par des initiés (Rev Eyidi Kingue Akwa et Guillaume Kouoh Eyidi) à travers deux grands placés dans la mangrove. Un pacte est scellé entre le chef de l’Etat et le Ngondo. Les Sawas ne doivent jamais se prononcer contre Paul Biya, choses vérifiées le 06 avril 1984, pendant les années de braises et lors des émeutes de février. En retour, le chef de l’Etat doit restaurer leur dignité. Le Ngondo, interdit par Ahmadou Ahidjo reprend ses activités. L’assemblée traditionnelle qui réuni tous les peuples côtiers, Douala, Bassa, Bakoko, Batanga, Yabassi, fait rentrer
progressivement les siens aux affaires. Aujourd’hui, ils sont aujourd’hui à la tête de plusieurs entreprises d’Etat. Plus que jamais, les chefs sawas, à travers le Ngondo, ont désormais une forte influence dans le système Biya. Les Sawas anglophones. Les originaires de la région du Sud Ouest rentrent beaucoup dans l’estime de Paul Biya. Certains sont considérés comme des amis du chef de l’Etat à qui il accorde une attention particulière. On cite Chief Mukete. Roi des Bafo, chef traditionnel de la ville de Kumba, il est vice-président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) et président du conseil d’administration de Camtel. Son fils est président national de l’Ojrdpc. Il y a également Dorothy Njeuma. Longtemps pressenti comme successeur de Thomas Inoni Ephraïm à la primature, c’est des femmes les plus introduites du sérail. Nommé vice ministre de l’éducation nationale le jour où Paul Biya devient Premier ministre, le 30 juin 1975, les deux hommes ont gardé des relations de confiances. L’ancien Premier ministre, Peter Mafany Musonge rentre également dans les bonnes grâces du chef de l’Etat. Jean Calvin Ovono
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