11 octobre

9H30, rendez vous chez le psychiatre. Vous ne connaissez pas mon physique mais autant il est sympa quand tout va bien, autant il est « spécial » quand j’ai versé des torrents. Je ne le connaissais pas trop ce physique la avant, maintenant, c’est presque devenu le nouveau : les yeux enflés et mous, les cernes complètement creusés car les réserves lacrymales sont vides, la peau parcheminée comme si le sel des larmes l’avait Il a mon dossier sous les yeux. L’infirmier qui m’a reçue ne peut être présent, alors c’est l’une de ses consœurs qui s’installe avec nous. Au fur et à mesure de l’entretien, j’ai l’impression d’être dans un Tex Avery. Soit je finis avec la camisole, soit il va me demander de fiche le camp. Mais en tout cas, il est flagrant que mon récit provoque chez mes deux interlocuteurs, des réactions psychiques : surprise, étonnement, incrédulité, j’en viens même à lui demander si je suis devenue paranoïaque tellement leurs Ils échangent de nombreux regards. (Souvenez vous, j’ai étudié la psychologie, mais le langage corporel me fascine aussi, alors je sais ce qu’émettent leurs yeux et leurs corps). Ils me croient, ça c’est sur. La paranoïa oui sans doute un peu, mais au vu de votre récit…. (Quoi ? Elle est normale, c’est ça ? Alors pourquoi ne le dites-vous pas docteur ?) La part du récit qui les émeut le plus, c’est celle touchant poupette. Je le vois dans leurs yeux qu’ils se posent la même question que moi : comment et pourquoi, alors qu’elle est prévenue, elle y va ? Bien sur que je leur parle de ma réaction vraiment effrayante d’hier. Il me rassure là quand même, c’est une réaction normale suite au choc que représente pour moi la mise en liquidation. J’insiste sur le fait que si j’avais été armée, je le tuais, et qu’heureusement Frisette m’avait dit : « pas d’arme ». Il me demande pourquoi elle m’a parlé d’arme ? (sous entendu, vu le ton et la gestuelle : lui auriez vous dit que vous comptiez en acquérir une ?) Parce que docteur, je pense que ça doit être l’une des choses prioritaires que font les victimes, et que de facto, ça doit se terminer par un drame, suicide ou meurtre. Sinon, elle ne m’en aurait pas parlé. Je lui ai même demandé si le cutter que j’avais dans ma banane (là il parait intéressé donc allons au bout), oui, dans mon métier, j’en ai besoin pour travailler, était considéré comme une arme. Nos oui arrivent en même temps. Du coup, je l’ai sorti de ma banane (là pour de bon, je pense qu’il me considère désormais comme une Vous savez docteur, j’ai vu le 4x3 sur les médocs qui donnent Alzheimer, si nous pouvons éviter la prise de médicaments, je préfère. (C’est l’instant crucial quand même, parce que ce n’est pas au patient d’un psychiatre de prendre une telle décision). Il est pour continuer l’Effexor. Ah non alors !! Surtout pas celui là docteur, non seulement mon moral est le même avec que sans, mais en plus il me donne de terribles crises d’angoisse. « C’est vrai qu’il est anxiogène parfois ». (Cool, je ne suis vraiment pas Docteur, mon état psychologique est-il normal après 3 mois et demi ? Même si je sais, parce que les spécialistes me l’ont dit, que mon entourage ne peut pas comprendre pourquoi je n’arrive pas à passer dessus, même si je sens que ça commence à s’améliorer à part pour hier, j’ai besoin que vous Madame, je ne connais pas le traumatisme lié à la violence conjugale, mais en tout cas, oui, votre état psychologique est normal suite à un traumatisme, bien que chacun réagisse de manière très personnelle et différente. Il faut prendre en compte la notion du temps. Votre histoire est encore très récente, acceptez qu’il vous faudra du temps. J’ai de nouveau une idée fugace : ben tiens ! Nous victimes, nous le vivons tous à notre manière, mais eux, bourreaux, ils ont tous le même profil psychologique : gentils au possible, adorables même, pour mieux nous martyriser quand ils sont dans le moment « de crise », c’est vraiment trop injuste. (Ca fait très Calimero je le sais, mais pourtant, c’est la vérité) Alors docteur, je ne souhaite pas prendre de médicaments. Si ce que je vis est normal, mon corps et mon esprit auront les facultés intrinsèques de l’affronter. Il suffit juste que la vie recommence à me sourire un peu pour envisager d’avancer. Juste une chose, la qualité de mon sommeil s’étant quelque peu dégradée depuis la semaine dernière, et tous les remèdes de grand-mère que je connaisse étant inefficaces pour le moment, j’accepte que vous me prescriviez un truc pour dormir, mais à une seule condition : que ce soit par prise ponctuelle, vraiment uniquement pour les jours où je serai trop fatiguée et qu’il faudra absolument que je dorme. (Tiens, je ne l’ai toujours pas Mon état, je vous le résume : prostrée chez moi maintenant que je suis en attente de trouver du boulot, parce que je n’ai plus de vie, parce que j’ai peur de lui tomber dessus par hasard, parce comme ça je n’ai plus rien à affronter, moi qui d’habitude ne baisse jamais les bras. Anxieuse, angoissée, déprimée, sans visibilité sur rien pour le moment (ça doit être une fatalité), mais c’est comme ça rien n’avance, incapable de relever le courrier ou de répondre aux appels masqués par peur d’avoir une mauvaise surprise. Des périodes de très « haut » ou je ris anormalement fort et trop, et des périodes de très « bas », beaucoup plus récurrentes que les bonnes hélas, où je m’effondre en larmes, où l’envie de tuer me prend, où je me dis Mais ça va s’améliorer, c’est sur, parce qu’un état post traumatique finit toujours par s’oublier. Ca prend juste du temps, merci de me l’avoir rappelé docteur, parce que mon entourage finalement me met une pression dingue et que ça, ça Je sors du CMP convaincue d’une chose : il faut que je donne un coup de main à C. Parce que pour de bon, les gens supposés être au top pour m’aider n’y connaissent rien. 16H A force d’en parler partout, fatalement, ce qui devait arriver arrive. J’ai rendez vous avec une ancienne femme battue. Son histoire est finie depuis longtemps déjà. Elle a déposé plusieurs plaintes pour ce motif mais aucune n’a aboutie. Je l’écoute me parler, je l’analyse pour tenter de percevoir si chez elle, mes ravages y sont. Ben rien ! Que dalle ! Hum, je n’aime pas trop ça, ça veut dire que je ne suis Et en fait, tout va s’éclairer lorsqu’elle prononce cette phrase, en réponse à ma question : ressentez-vous de la haine contre votre ancien compagnon ? (princesse en journaliste) « Non aucune. Il paraît que la haine et l’amour sont liés. J’ai plutôt de la peine pour lui. Parce qu’il ne saura jamais ce que ça fait d’être bien et vraiment heureux ». De la peine… Ai-je bien entendu là ? De la peine ? Oui, oui, c’est ça, elle me le répète, donc j’ai bien entendu. (Serait-elle encore sous le coup de la manipulation psychologique elle ?) Je lui dis que le rapport haine/amour, j’ai eu l’occasion de me le poser aussi, suite à la question d’un ami : « l’aimes-tu toujours ? ». Non je ne l’ai pas aimé. J’ai aimé le fantasme du prince charmant, mais avouons qu’Il en est loin de cette image, parce que sinon, tous les comptes de fées auraient fini ainsi : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants jusqu’à ce que le prince charmant casse la gueule à la princesse. Je me permets une question que je sais d’avance dévastatrice pour elle, parce qu’hélas, je vais l’obliger à se mettre face à elle-même: et vous, heureuse, vous l’êtes ? (cruauté ou Moi ? Mais moi ma vie est terminée. Je ne me reconstruirai plus jamais maintenant. C’est fini, pour moi le bonheur n’existe plus. Voilà pourquoi aujourd’hui j’écris, et je le fais d’urgence, tant Parce qu’une femme battue, c’est ça : un traumatisme méconnu par les gens supposés apporter leur aide. Parce que c’est de la honte. Parce que c’est de l’humiliation. C’est aussi la perte de tous les repères antérieurs, de l’image de soi, de la confiance en soi. L’incapacité à exprimer clairement ce que l’on ressent parce qu’on ne sait même plus ce que l’on ressent, si c’est de la haine ou du dégoût. Pour son agresseur comme pour soi-même. Un refus de s’accepter parce qu’on ne méritait pas ça, qu’on l’a eu, et qu’on ne se veut plus soi-même. C’est Parce qu’en nous prenant notre « moi », Il prend possession de tout. Que le sentiment est contradictoire de vouloir en même temps coute que coute reprendre possession de soi même et de se rejeter. Comme le jeu de la corde : tirer à fond des deux côtés pour gagner, sans savoir quel sera le sentiment qui Parce que, par peur de vivre tout ce que moi je prends dans la gueule depuis 3 mois pour SAVOIR, elles préfèrent ne pas savoir, et même si elles en faisaient la démarche, elles ne trouveraient pas les Frisettes, les C. et les Bon Docteur qui ont croisés ma route ce trimestre. Parce que ces rencontres là ont été le fruit du plus pur hasard. Parce que j’ai une grande gueule, et tant que je n’avais pas sorti ce que j’avais sur le cœur ça m’aurait bouffée de l’intérieur. Parce que pour honorer la promesse faite à mon fils, je l’ai dit partout !!! Et malgré la honte de me considérer comme femme battue, je n’ai jamais eu honte vis-à-vis des gens, parce que je ne me suis jamais sentie responsable du coup de boule ! Parce que je me connais bien, j’en suis passée par tout ça ; parce que je savais au fond de moi que sans tout ça, je ne revivrai plus jamais. (Je pleure en vous disant ça, parce que le chemin est loin d’être fini, et que merde, il est vraiment Je me suis démolie tous les jours gravement pour arriver le plus vite possible au fond du trou. Parce qu’on m’a toujours dit Et que j’ai rencontré cet après midi, une femme qui finira peut-être un jour par se donner la mort. Parce que morte, elle l’est déjà depuis longtemps au fond d’elle. Je veux faire savoir que tous les chemins conformes au cheminement légal ne m’ont menée nulle part. Parce qu’en 2010, la violence faite aux femmes a été GRANDE CAUSE NATIONALE, le parcours que je suis en train de vivre Il ne sert à rien de créer de la CAUSE NATIONALE, si, en sous marin, on ne fait rien pour faire avancer ladite cause. Je n’en veux à personne, à part à Lui et à rossignol. Même plus à poupette. A mon avis, vu la progression qu’il met dans la violence, elle, Il l’a tuera. Non assistance à personne en danger ? Vous rigolez ou quoi ? Je l’ai avertie, elle a foncé, elle Et s’il y a non assistance à personne en danger, alors il faudra s’en prendre au système, parce qu’au final, avec au moins deux plaintes, de deux femmes différentes sur le même bonhomme, Il n’est toujours pas mis hors d’état de nuire. Si ce livre doit sortir en librairie, il faut que ce soit le plus vite Vous, vous ne saurez jamais que c’est moi, mais moi je le saurai. Et la première fois que je le verrai dans une vitrine, je

Source: http://www.bookly.fr/sites/default/files/extraits/extrait%202%20battue.pdf

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A Population-based Cohort Study on Chronic Pain:Per Sjøgren, MD, DMSC,* Morten Grønbæk, PhD,wVera Peuckmann, PhD,z and Ola Ekholm, PhDwpharmaceutical companies have been the driving force,Objectives: The aims of this study were 2-fold: (1) to investigate therather than scientific data on efficacy and safety. Cautionconsequences of opioid use in individuals with chronic pain in theabout

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